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Citroën HY

Publié par JP Eberlin  - Catégories :  #Voitures

Les TUB (Traction Utilitaire Basse) et TUC (Traction Utilitaire de type C) de Citroën étaient des camions légers dérivés de la Traction Avant et produits par Citroën de 1939 à 1941. Le TUB est le premier véhicule utilitaire jamais équipé d'une porte coulissante latérale et d'un plancher de charge le plus bas possible. Environ 100 modèles ont été transformés par Fenwick en 1941-1942 en intégrant un moteur électrique.

Histoire

En 1935, Citroën comprend qu'il manque dans le marché des utilitaires, un vrai véhicule à traction avant avec une charge utile comprise entre 500 et 850 kg en remplacement des Rosalie utilitaires. Pour la version « 500 kilos », on se contente de dériver une version commerciale de la Traction 11 B familiale, pour la version « 850 kilos » il en va tout autrement.

À l'été 1936, Pierre-Jules Boulanger se voit remettre un épais dossier constitué de photos, croquis, statistiques et descriptions précises de l'utilisation de ces utilitaires en tournées de porte-à-porte. Il ressort de cette enquête que les utilisateurs ont besoin d'un véhicule : 1) à cabine avancée, 2) dans lequel on peut se tenir debout, 3) permettant d'accéder à l'arrière depuis le poste de conduite, 4) avec une porte latérale côté trottoir, pour faciliter les opérations de chargement/déchargement.

Automne 1937, le bureau d'études achève le premier prototype roulant d'un nouveau véhicule utilitaire ne ressemblant à rien de connu. Le 12 mai 1939, les services des mines examinent un utilitaire baptisé 7-T série U, portant le numéro de châssis 900 000 et équipé du moteur TB 00 032. Le TUB est né, il doit son nom à l'abréviation de « Traction Utilitaire Basse ».

Le TUB emprunte le moteur quatre cylindres de 35 ch de la 7C (9CV), placé en porte-à-faux avant. Le châssis est constitué de deux longerons contre-coudés ; le plancher avant est assez haut pour loger la mécanique et permettre l'agencement d'une cabine avancée ; un plancher de charge le plus bas possible (seuil de chargement de 42 cm) permettant à un homme de se tenir debout (hauteur intérieure de 1,75 mètre) ; la porte latérale est coulissante, une nouveauté fondamentale en matière d'utilitaire léger. La carrosserie est très simple, la fabrication en est confiée au carrossier Fernand Genève.

Sur les deux côtés à l'arrière, on trouve des rideaux en toile de bâche percés de fenêtres en matière transparente souple. Celui de droite est fixé à demeure, celui de gauche peut-être roulé et relevé jusqu'à la gouttière de toit. Une fois l'auvent ouvert, on accède à un volume utile de plus de 6 m³ après avoir enlevé le panneau arrière démontable. La roue de secours et la batterie sont placées dans des coffres extérieurs à gauche, bien accessibles et sans aucun contact possible avec la marchandise.

La mécanique est héritée de la 7CV, ainsi que la boîte de vitesses et le train avant à suspension par barres de torsion. Le train arrière est du type conventionnel avec des ressorts à lames semi-elliptiques. Toujours emprunté de la Traction, le système de frein est entièrement hydraulique avec les tambours à six tocs de la 11CV.

Le TUB est commercialisé le 5 juin 1939 au prix de 36 000 FRF. L'année suivante, le 13 février 1940, le service des mines homologue le 11-T série U. Le premier véhicule porte le numéro de série 950 001. Bien que les TUB 7 et 11CV offrent la même charge utile de 1 020 kg, on peut les distinguer : le 7CV ne possède qu'un seul essuie-glace côté passager, comporte un ourlet en tôle symbolisant un pare-chocs en bas de la carrosserie, dispose de deux orifices de remplissage d'essence, et d'une trappe lisse pour d'accès à la batterie (contrairement à celle du 11CV qui est percée de quatre ouïes).

Pendant la guerre, le 23 juin 1941, apparaît le Type 11-T série U-C ou TUC (« Traction Utilitaire de type C »). Quelques légères modifications le diffèrent du TUB, le plus important pour l'utilisateur, la charge utile passe de 1 020 à 1 200 kg. Il existe aussi en version ambulance, le « TAMH ».

Très peu de ces curieux véhicules seront vendus, sa diffusion limitée par la guerre ne dépassera pas les 2 000 unités. En 1946, c'est le premier et dernier salon de l'automobile pour ce véhicule, sans espoir de remise en fabrication, son successeur le Type H, étant déjà prêt.

Spécifications

  • Voie avant : 1,48 m
  • Voie arrière : 1,61 m
  • Hauteur : 2,13 m
  • Hauteur intérieur : 1,75 m
  • Longueur du plancher plat : 3,30 m
  • Pneus : 16 x 45 ou 16 x 50
  • Moteur et train AV de la traction 7 CV
  • Suspension AV barres de torsion et AR lames semi-elliptique
  • Volume utile : 7 m³
  • Poids à vide : 1 330 kg (TUB), 1 380 kg (TUC)

Concept-car Tubik

En 2011, Citroën dévoile un prototype appelé Tubik en référence au style du TUB et du Type H. Monospace futuriste de 4,80 m de long et 2,08 m de large propulsé par la motorisation hybride Diesel de la Peugeot 3008 il peut accueillir neuf personnes dans un habitacle très modulaire où la banquette centrale peut se transformer en lit ou en tablette de travail tandis que les deux sièges passagers avant basculent pour faire face aux passagers arrière.

Citroën Type H

Le Citroën Type H est un fourgon automobile de 2,25 à 2,6 tonnes3 de P.T.A.C produit entre 1948 et 1981 à 473 289 exemplaires.

Chez Citroën, on parlait déjà avant la guerre d'un nouveau véhicule utilitaire qui remplacerait le TUB. On pouvait gagner du poids et puis le TUB avait un défaut : s'il n'était pas chargé à l'arrière, il penchait vers l'avant. Il avait vieilli et il était plus facile de créer un tout nouveau modèle, plus moderne.

Le cahier des charges voulu par Pierre Boulanger (à l'époque directeur de Citroën) était le suivant : un véhicule monocoque à traction avant qui reprendrait des éléments de la Traction Avant à quatre cylindres avec une bonne suspension arrière et surtout en utilisant un maximum de pièces existantes sur d'autres modèles de la marque.

Construit en tôle ondulée plus rigide comme le célèbre avion Junkers Ju 52, le Type H est très cubique. Avec un volume utile de 7,32 m3, il peut charger 1 2002 kg de marchandises avec un seuil de chargement bas et une hauteur intérieure permettant de se tenir debout. D'innombrables adaptations ont été proposées par des carrossiers indépendants. Certains ont même adapté la suspension hydropneumatique à l'arrière.

Ce véhicule pratique, robuste, rustique et bénéficiant d'une bonne tenue de route, a connu un long succès malgré la consommation élevée de son moteur à essence et sa vitesse modeste. Il est resté célèbre en France comme le véhicule des commerçants ambulants et de la police, ce dernier connu sous le surnom de « panier à salade ». On l'appelle souvent à tort "Citroën Tube", par homophonie avec son prédécesseur TUB.

Historique

Pierre Franchiset, travaillant chez Citroën à la conception et à la mise au point des carrosseries, est le père du Type H. Il a pensé le H puis a suivi sa conception jusqu'à sa commercialisation. Il a reçu le projet, a déterminé l'ensemble du véhicule et a réalisé le premier prototype.

Pendant la guerre, les études du H ont été lancées en cachette des occupants qui avaient interdit d'étudier de nouveaux modèles, les conditions de travail n'étaient pas des meilleures car il n'y avait ni essence ni matières premières. Une fois la guerre finie, le H a été terminé très rapidement.

Il y eut seulement deux prototypes1 sans passer par les maquettes réduites.

Le premier prototype avait à l'origine une porte latérale pivotante qui encombrait le trottoir à l'ouverture et qui n'était pas pratique quand on voulait descendre. Elle sera remplacée par une porte coulissante sur le second prototype.

La camionnette a pu être conçue rapidement car de nombreux éléments proviennent d'autres véhicules de la marque : moteur et boîte de vitesses de la Traction Avant, essieu avant avec voie élargie de la 15-Six, volant, compteur de vitesse, rétroviseurs extérieurs, essuie-glaces, de la 2CV poignées de portes et serrures, phares, manette de clignotants, etc.

Le Type H est monocoque contrairement au TUB et de son principal concurrent national le Renault 1 000 kg qui ont tous deux un châssis séparé. L'ensemble moteur-boîte de vitesses de la Traction Avant est placé en porte-à-faux avant faisant du Type H une traction avant.

Toute pièce est étudiée afin d'obtenir le maximum au moindre coût : de la toile remplace les panneaux latéraux, des projecteurs plus petits semblables à ceux de la 2CV sont choisis, la retenue du capot se fait au moyen d'un câble accroché aux poignées avant extérieures et la couleur de la carrosserie est du même stock de peinture gris métal que la 2CV2. Le pare-brise, qui était en deux moitiés sur les premiers modèles (si une partie était abîmée, on ne devait pas remplacer la totalité), passera en un seul élément lorsque l'on s'apercevra que le montage est moins cher.

Les portes, le capot avant, le capot moteur intérieur et le volet d'accès latéral à la roue de secours possèdent des charnières « Yoder ». Celles-ci sont réalisées par simple pliage des tôles avec assemblage par emboitement coulissant latéral, on les retrouve aussi sur les Traction Avant et 2CV.

Même sur le nom de la camionnette, Citroën avait fait des économies, comme elle arrivait huitième d'une série d'études, on l'appela « H », la huitième lettre de l'alphabet, sans chercher plus loin.

Néanmoins, la porte latérale coulissante, peu fréquente à l'époque, est de série dès le début. Et en contrepartie d'une lunette arrière minimale de forme ovale sur les premiers modèles, des rétroviseurs extérieurs sont montés.

Aussi, le Type H possède un solide sens pratique : la boîte à gants est coulissante, l'ouverture des portières inversées rend possible les descentes rapides lors des livraisons et les petits pare-chocs arrière en tubes coudés permettent de faire tenir un plan incliné qui peut être appuyé dessus.

En conclusion, le Type H bénéficie de la même solidité, simplicité et bonne ergonomie que la 2CV.

À une époque où l'on transforme des voitures d'avant-guerre ainsi que des anciens véhicules militaires américains en utilitaires pour pallier la pénurie, le Type H intéresse de nombreux visiteurs lors de sa présentation au Salon de Paris en 1947.

Après son entrée en production à l'usine du quai de Javel en juin 1948, les années défilent et le Type H est toujours là, celui qui en est propriétaire en fait de la publicité aux potentiels clients et qui ne le possède plus en rachète un. Citroën ne s'en occupe pas beaucoup, un minimum de publicité, quelques mises à jour par-ci et par-là et le client est rapidement convaincu. Marchands ambulants, boulangers, bouchers, épiciers ambulants, fleuristes, menuisiers, brocanteurs, jardiniers, éleveurs, corbillards des pompes funèbres sont nombreux à l'adopter. Il a été utilisé par La Poste, l'armée, les hôpitaux (ambulance), les administrations, des acteurs, des vacanciers, des voleurs, etc. Chez Citroën on dit : « à chacun son H », toujours le même et toujours si différent.

Sa plateforme pouvait être rallongée au milieu entre les essieux, sur l'arrière. Il est impossible de recenser tous les carrossiers qui pendant toute la longue vie du « H » l'ont offert au public à toutes les sauces.

En fonction de la charge et de sa carrosserie, l'appellation commerciale changeait, H (1 200 kg de charge utile), HZ (850 kg puis 1 000 kg), HY (1 500 kg puis 1 600 kg), HP (plateau), HX (plateau frigorifique) ou HW (plateau pour les carrossiers). Il y a eu aussi des équipements spécifiques pour véhicules de secours d'urgence et pour véhicules de réanimation et de chirurgie avec suspension hydropneumatique à l'arrière.

D'ailleurs, cette dernière a fait ses premiers essais sur ce modèle pour une mise au point accélérée en vue d'un nouveau modèle révolutionnaire que préparait la marque : la DS.

14 était le nombre de coloris offerts par Citroën dont une partie réservée aux administrations. Le gris reste la couleur la plus fréquente mais on pouvait choisir le blanc, le rouge ou le bleu.

300 était le nombre d'ouvriers nécessaires pour produire un exemplaire complet, que ce soit en France, aux Pays-Bas, en Belgique ou au Portugal.

Une trentaine d'années plus tard, un jeune à la peau lisse (le C35) a pris sa place mais pas eu sa célébrité légendaire, sa personnalité, son caractère.

L'histoire finit le 14 décembre 1981, à Aulnay. Le dernier porte le numéro de série 473 289 et est gris. Près d'un demi-million de « H » ont été construits en plus de 33 ans.

Les Citroën C25 et C35 ont remplacé le Type H.

Extrait d'un catalogue publicitaire des années 1970 titré « Les dix atouts du Type H » :

  • accessibilité maximum : les portes sont strictement rectangulaires.
  • accessibilité mécanique : le moteur est à portée de votre main sous capot de l'intérieur.
  • confort des sièges : vous êtes aussi bien installé que dans votre voiture.
  • suspension nouvelle : elle a fait l'unanimité (barres de torsion à l'avant et à l'arrière).
  • tenue de route : c'est une « traction avant ».
  • braquage : aussi maniable qu'une petite voiture !
  • robustesse : légendaire (plate-forme indéformable).
  • plancher plat : à 35 cm du sol seulement.
  • prix d'achat : comparez avec leurs concurrents.
  • coût d'utilisation et d'entretien : ils battent tous les records d'économie.

Cinéma et multimédia

La longévité du modèle en fait un véhicule inévitable dans les champs des caméras.

  • Un drôle de paroissien (1963) : apparitions en tant que « panier à salade ».
  • The Loved One (États-Unis, 1965), en France Le Cher Disparu : le véhicule de service de Dennis Barlow, embaumeur d'animaux familiers, est un Type H gris.
  • Ne nous fâchons pas (1966) : mémorable course-poursuite entre le Type H et la 2CV des méchants britanniques qui finit sur le pilier central d'un viaduc effondré. La scène fut tournée quelques jours avant la destruction programmée du pilier.
  • Louis la Brocante utilise ce véhicule tout à fait dans l'esprit de la profession d'antiquaire.
  • Commandos 2: Men of Courage est un jeu vidéo mettant en scène des soldats pendant la Seconde Guerre mondiale. Les concepteurs du jeu ont visiblement fait un anachronisme en y présentant le petit fourgon Citroën.
  • Les Charmes de l'été est une série télévisée de 1975.
  • Les Triplettes de Belleville (Sylvain Chomet, 2003) : Mme Souza suit son petit-fils « Champion » lors d'une étape du Tour du France à bord d'un Type H gris. Mais il sera enlevé par de mystérieux hommes en noir ayant volé une voiture-balai : un autre Type H gris.
  • Famille d'accueil (série télévisée) : Jeanne Ferrière utilise ce véhicule pour faire son marché.
  • Haute Tension (film, 2003) : le tueur interprété par Philippe Nahon se déplace avec ce véhicule.
  • Dr Slump (1980) : le docteur Slump conduit un Type H dans le générique de fin.
  • Akira (jeu vidéo, 1988) : on peut apercevoir un Type H dans les ruines de l'ancien Tokyo.
  • Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987) : lors de l'offensive du Tết (30 janvier 1968), les Vietcongs attaquent en masse plus de 100 villes à travers le pays. Dans le film, l'attaque est représentée par l'intrusion d'un véhicule-bélier dans le campement américain : un Type H enflammé (héritage de la colonisation française en Indochine).
  • Ce véhicule fait plusieurs apparition dans la série télévisée Papa Schultz, ce qui est en contradiction avec l'époque située dans la série (guerre 1939-1945 dans un Stalag en Allemagne) et la commercialisation du Type H (1949). Dans cette série, le Type H est transformé en véhicule-radar de l'armée allemande.
  • Le Type H fait également une apparition dans la série Mission impossible.
  • Bébert, un des personnages de la série télévisée Téléchat, est un type H5
  • Nommé « Hachille », il transporte Géraldine et Yann pour la série de documentaires de découverte française Sur les chemins du monde.

Évolution du Type H

1953 :

  • En mars : moteur 11 Performance 35 ch.
  • En octobre : lancement du pick-up HP.

1955 :

  • À l'arrière : installation de deux feux de position rouges et d'un feu stop orange à gauche en janvier.
  • En mai : moteur 11 D à carburateur inversé.

1960 :

  • En janvier : moteur Diesel Perkins 4.99.

1961 :

  • En juillet : suppression des flèches de direction et installation de feux clignotants à l'avant et à l'arrière.

1962 :

  • En septembre : option porte coulissante à gauche.

1963 :

  • À l'arrière : une grande vitre carrée remplace la petite vitre ovale en juillet.
  • En septembre : nouveau moteur 9 CV et à l'arrière, deux feux rouges et deux feux clignotants orange.

1964 :

  • En février : pare-brise en une partie, tableau de bord similaire à celui de l'Ami 6, nouveau pare-chocs arrière et moteur Diesel Perkins remplacé par Indenor.

1966 :

  • En juillet : lancement du HY Zone bleue (moins de 8 m3) pour Paris. Version à portes spécifiques supprimée en 1970.
  • En décembre : retour du moteur 11 CV au côté du 9 CV.

1968 :

En septembre : lancement des 1 000/1 600 kg et moteur 8 CV Indenor XDP 88.

1969 :

  • En novembre : nouveaux feux avant orange et ailes arrière rectangulaires.
Source : Wikipédia

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